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La clé du parc à chars

L’avantage de visiter un quartier 20 ou 30 ans après l’avoir quitté, c’est que seuls les bons souvenirs reviennent, mémoire sélective oblige.

Cette photo du parc à chars du quartier De Reboul prise dernièrement a ravivé les mémoires et rappelé aux visiteurs le souvenir de la blague consistant à envoyer une pauvre victime innocente chercher l’hypothétique clé censée ouvrir les portes du lieu.

Les détracteurs pourront dire à raison qu’il ne s’agissait que de la version modernisée de la célèbre recherche de la clé du champ de tir. C’est vrai, mais soyons honnêtes, ces plaisanteries font partie intégrante du patrimoine militaire.

Qui n’a jamais été missionné pour aller à l’armurerie chercher une boîte d’impacts ou un rouleau de ligne de mire ?

Qui n’a jamais envoyé un bleu à l’atelier régimentaire percevoir un seau d’huile de coude, une lime à épaisssir, un foret coudé pour trouer dans les coins ?

Qui n’a jamais trafiqué des galons pour , en rajoutant une deuxième sardine blanche à un galon de brigadier-chef, inventer le grade de brigadier-chef de 1ère classe ? ( Une autre version consistait à créer le galon de 1ère classe-chef avec une sardine verte et une sardine blanche)

Le rude climat du Heuberg permettait aussi d’affirmer que l’électricité gelait dans les fils en hiver et que les flammes des feux de camp gelaient aussi, ce qui rendait les feux impossibles à éteindre.

La seule chose interdite et sévèrement sanctionnée était de choisir toujours la même victime.

Autrement, ces traditions étaient largement tolérées, pour ne pas dire encouragées, et c’est très bien ainsi.