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Une décision du ministère de la guerre à Berlin, en date du 17 octobre 1914, ordonna la construction d’un camp de prisonniers sur le Heuberg pouvant accueillir jusqu’à 3000 prisonniers et qui se situera au nord de la nouvelle caserne militaire, toujours en construction.

Les 29 premiers prisonniers arrivèrent dès le 25 novembre 1914. Cinq jours plus tard ils étaient 189...
Chaque nouveau prisonnier était recensé et son nom publié dans les journaux de guerre.

La surface du camp, parmi les plus important d’Allemagne, augmentait au fil des arrivées pour compter près de 15000 prisonniers à la fin de l’année 1917.

On y dénombrait principalement des prisonniers Russes (7500) et Français (5000) mais aussi quelques Serbes, Italiens, Polonais et Anglais...

Le camp était divisé en 10 sections comportant chacune de 10 à 15 baraques en bois pouvant accueillir de 100 à 150 prisonniers.

Chaque section comprenait, outre les baraquements, une cuisine, des sanitaires, une bibliothèque, des possibilités d’activités sportives, un hôpital et une salle de loisirs (le « Heuberg Palace » pour les Français) où l’imagination des prisonniers pouvait se concrétiser par des pièces de théatre...

Les autorités toléraient les pratiques religieuses et un lieu de culte était présent dans chaque section.

Un service postal fut mis en place pour chaque nationalité de prisonniers présents. Chaque courrier était vérifié par le service de censure.
En mai 1916 on comptabilisa pas moins de 83961 lettres et 37654 colis pour les seuls 4500 prisonniers Français présents à ce moment...

Les prisonniers étaient affectés aux travaux de construction des bâtiments du camp militaire du Heuberg jusqu’en 1916 ainsi qu’aux tâches agricoles. Plus tard ils participeront à l’effort de guerre industriel pour l’Allemagne en remplaçant les hommes partis sur le front.

En 1918 beaucoup de prisonniers décèderont en raison d’un manque d’hygiène. Ils seront inhumés dans le cimetière pour prisonniers, appelé communément « Cimetière Russe » et qui se situe à l’Ouest du camp... (voir article correspondant).

A la fin de la guerre les prisonniers retourneront progressivement vers leur pays d’origine. Le camp sera démoli dans les années 1920-1921...

Sources :

• livre « Chronik des Truppenübungsplatzes und der Garnison Heuberg bei Stetten AKM - 1910-1980 » - ISBN 3-921580-17-X
• site Wikipedia (Allemagne) http://de.wikipedia.org/wiki
• photos réalisées par les membres de l’amicale lors de l’exposition du centenaire du Heuberg en 2010 ou provenant de la collection privée de Ph CRENNER